La pollinisation des cultures

Découverte au milieu du XVIII siècle, la pollinisation a été observée principalement par Darwin (1809-1882). L’utilisation des abeilles s’est largement développée avec l’évolution de l’agriculture moderne et de nombreuses recherches ont démontré leur rôle irremplaçable. Elle favorise non seulement un meilleur rendement, mais améliore également la qualité gustative, la conservation et la présentation des fruits et des légumes.

L’arboriculture mobilise un grand nombre de colonies. Les ruches sont ainsi déplacées sur les vergers lors de la floraison des abricotiers, des amandiers, des cerisiers, des pêchers, des poiriers, des pommiers ou des pruniers. Sans ces précieuses butineuses, les kiwis ne produiraient aucun fruit…. Dans les zones de grandes cultures, ce sont les champs de colzas, de fleurs de pommiers, féveroles, de tournesol ou de sarrasin qui bénéficient du travail des colonies pour améliorer en particulier les rendements.Les maraîchers doivent disposer de suffisamment d’abeilles pour polliniser courgettes, melons, fraisiers, poivrons, concombres et l’ensemble des petits fruits comme les framboises, les mures ou les myrtilles.Sans oublier, la pollinisation des cultures destinées à la production des semences dont la germination s’avère ensuite plus intense comme les trèfles, la luzerne ou la plupart des semences potagères, carotte, oignon, fenouil, radis, choux…Les études de l’INRA et du CNRS les plus récentes indiquent que 35% de nos ressources alimentaires sur la planète proviennent des insectes et à 80% de l’abeille et représentent 65% de notre diversité alimentaire. Le chiffre d’affaires induit par les abeilles est ainsi estimé dans le monde à plus de 150 milliards de dollars.

Le travail des apiculteurs

Aujourd’hui l’activité pollinisatrice rémunérée est devenue une pratique courante. Les agriculteurs réservent longtemps à l’avance les ruches dont ils auront besoin et juste avant l’éclosion des fleurs convoitées, les apiculteurs installent les colonies. Cette activité débute très tôt, dès la fin janvier pour la production de fraises sous serre. Au terme de la floraison, les abeilles sont déplacées vers de nouvelles ressources mellifères. Un apiculteur peut ainsi enchaîner quatre ou cinq pollinisations jusqu’à la fin de l’été.
Les risques liés à la pollinisation.

Plusieurs apiculteurs ont cependant abandonné cette activité après avoir déploré des intoxications massives de butineuses dues à de mauvaises pratiques agricoles comme les traitements en période de floraison, pourtant interdits, les emplois de désherbants sans prendre auparavant la précaution de broyer les fleurs afin que les abeilles ne les visitent pas, sans occulter certains produits phytosanitaires homologués malgré leur toxicité sur l’abeille…Aujourd’hui les agriculteurs éprouvent souvent de la difficulté à trouver les ruches pourtant nécessaires à leur exploitation…

La Californie, cet état américain, représente la plus grande zone de production d’amandes dans le monde. Depuis le début des années 2000, les arboriculteurs ne parviennent pas à disposer de quantité de ruches suffisantes et la production d’amande à chuté de 30%. Le prix des locations des colonies s’est littéralement envolé, passant de 50 dollars à plus de 150 dollars. Pour essayer de compenser ce manque, les apiculteurs américains confrontés à des pertes colossales de colonies d’abeilles doivent en acheter notamment en Australie.En Caroline du Sud, c’est la production de concombre qui est touchée et a chuté dans certains secteurs de plus de 50%…

En Chine, dans une région très agricole où les abeilles ont littéralement disparu en raison de la dégradation de l’environnement, la pollinisation des vergers doit être effectuée à la main… Un travail fastidieux uniquement possible de par le faible coût de la main d’œuvre.