Valoriser les produits de la ruche avec une communication juste et sincère

Claude Nonotte-Varly


Les produits de la ruche de bonne qualité possèdent de très nombreuses propriétés pour notre santé. Accompagnés d’un conseil judicieux et éclairé, ils permettent des actions préventives ou curatives à travers l’apithérapie. Ces deux points, qualité du produit et précision du conseil, composent une pierre angulaire qui ne laisse pas la place à l’approximation, encore moins à la supercherie, notamment en matière de communication.   

Au cours des formations réalisées par l’Association Francophone d’Apithérapie, nous sommes très fréquemment interrogés sur ce qu’il est autorisé de dire, d’écrire et, à contrario, ce qu’il n’est pas admis. La qualité de l’information est une question centrale à la fois pour la personne qui la donne et l’individu qui la reçoit, quelque soit le véhicule de transmission : oral, écrit, en image, par vidéo…  

Nous proposons d’analyser cette problématique à propos des produits de l’abeille à travers les sources et les références les plus pertinentes, en déclinant trois points fondamentaux : l’information véridique, l’information claire et fiable, l’information utile 

 

Information véridique : véracité des faits scientifiques ou vérité scientifique ? 

Chacun a pu lire ou a entendu dire que les miels sont antibactériens, anti-inflammatoires, antioxydants, cicatrisants… et peut-être même qu’ils guérissent tout ! Où se situe la vérité ? 

La vérité est souvent définie comme une connaissance reconnue comme juste et conforme à son objet, qui possède à ce titre une valeur absolue et ultime. Mais peut-on avoir une confiance totale envers un individu ou un groupe qui prétendrait détenir la vérité absolue ? Chacun doit toujours exercer son esprit critique face à ce type de déclarations ! 

Car en science, il n’y a pas de vérité ultime. En effet, la production scientifique est le fruit d’un travail de recherche, de démonstration. C’est un lent et long processus au cours duquel les chercheurs avancent ensemble, émettent des hypothèses, les démontrent ou pas, parfois reculent voire commettent des erreurs, vérifient et corrigent. 

Plus que la vérité scientifique, c’est donc la véracité des faits scientifiques rapportés qui compte. Faits rapportés par des scientifiques qui se gardent des erreurs et s’emploient à les éviter dans leurs paroles ou dans leurs écrits. Plus qu’une vérité révélée, c’est de la véracité des faits scientifiques (les faits, tous les faits, rien que les faits) que dépend la qualité de l’information scientifique. 

Bien sûr, les faits sont susceptibles d’évoluer puisque, au fur et à mesure des découvertes, des démonstrations de nouveaux éléments, les chercheurs peuvent confirmer certains points, en approfondir de nouveaux, en corriger d’autres. Il n’y a pas de vérité scientifique ultime mais un processus de construction progressive de l’information scientifique. 

Gardons à l’esprit qu’il existe un pluralisme de canaux d’information. Chacun à son niveau doit user de cette diversité pour être plus sûr de l’information dont il dispose. Il ne s’agit pas de prendre pour argent comptant les vérités assénées dans un blog ou sur un site marchand ou bien, plus banalement, sur une étiquette ou encore énoncées par un « bon commercial » qui saura vous dire ce que vous voulez entendre ! Il convient ainsi de recouper une même information dans différentes sources afin de vérifier la véracité des faits. 

Aujourd’hui la société évolue avec des consommateurs mieux éduqués et plus exigeants, qui demandent des informations réelles et des qualités concrètes démontrées. 

La tâche n’est cependant pas toujours aisée. Elle dépend du sens critique de chacun, de l’habileté de la pensée.  

Finalement, dans un grand nombre de situation, les institutions ont organisé des processus d’information pour que tout un chacun soit en capacité se faire sa propre opinion. 

 

Information claire et fiable : l’exemple des allégations nutritionnelles et de santé 

Utilisées dès les années 60, notamment par les producteurs de céréales pour le petit déjeuner, les allégations se sont imposées comme un moyen d’améliorer l’image d’un produit. Pierre Chandon, professeur de marketing à l’Insead, qualifie celles-ci d’allégations marketing car elles entraînent une consommation plus élevée. Toutefois, l’ajout de vitamines ou autres substances ne permet pas de garantir la qualité nutritionnelle d’un produit. En effet, celui-ci peut contenir une quantité trop importante de sucre, de sel ou de lipides notamment. En outre, sans contrôle indépendant, ces allégations peuvent être inexactes, ambigües ou trompeuses. 

Au niveau sociétal, devant les conséquences de la mal-bouffe, les pouvoirs publics mettent la pression pour une alimentation « saine » : Plan national nutrition santé (PNNS), Plan obésité… 

Pour garantir une information de qualité au consommateur, il était donc nécessaire soit de réglementer l’utilisation des allégations, soit de les interdire. En 2006, la Commission Européenne a fait le choix d’encadrer leur utilisation. Cet encadrement a abouti à des définitions des allégations et à une limitation drastique du nombre des allégations autorisées.  

Les allégations nutritionnelles sont celles qui affirment, suggèrent ou impliquent qu’une denrée alimentaire possède des propriétés nutritionnelles bénéfiques particulières.  

Les allégations de santé correspondent aux allégations qui affirment, suggèrent ou impliquent l’existence d’une relation entre, d’une part, une catégorie de denrées alimentaires, une denrée alimentaire ou l’un de ses composants et, d’autre part, la santé (on en compte 4 types, cf infra). 

Le règlement (CE) n° 1924/2006 propose 24 formulations d’allégation nutritionnelle et leurs conditions d’emploi. 

Concernant les allégations de santé autres que celles faisant référence à la réduction d’un risque de maladie, au développement et à la santé infantile, ou celles concernant les plantes, l’article 13 du même règlement (CE) autorise seulement 229 allégations de santé sélectionnées parmi les plus de 44 000 demandes reçues : Ce sont les allégations de santé génériques ou fonctionnelles dont la démonstration scientifique est réputée définitive et indiscutable. Depuis 2006, 6 nouvelles allégations ont été autorisées (sur 136 nouvelles demandes !) car les preuves scientifiques nouvellement établies sont intransigeantes. 

Pour les allégations faisant référence à la réduction d’un risque de maladie, 41 ont été évaluées et 14 autorisées. Enfin, concernant les allégations faisant référence au développement et à la santé infantile, 57 ont été évaluées et 12 autorisées. 

Si de nouvelles allégations semblent difficiles à obtenir, l’usage des allégations de santé génériques ou fonctionnelles est simple puisque leur démonstration scientifique n’est plus à établir. Cependant, leur utilisation exige le respect d’un cadre pour que l’information qu’elles suggèrent soit utile au consommateur et à son corps ! 

 

Information utile : du bon usage des allégations de santé génériques ou fonctionnelles 

Les allégations fonctionnelles ou génériques mentionnent le rôle d’un nutriment ou d’une substance dans la croissance, le développement et les fonctions de l’organisme. Elles peuvent également faire référence aux fonctions psychologiques ou comportementales d’un nutriment ou d’une substance. Mais ces allégations ne peuvent pas faire référence à une maladie car les sujets atteints de maladie ne peuvent pas être la population cible des ces allégations de santé. 

Les articles 3 et 5 du règlement (CE) n° 1924/2006 indiquent les formulations des allégations pour que le consommateur puisse comprendre les effets bénéfiques exposés dans l’allégation. L’article 4 précise que pour afficher une allégation, le produit doit avoir un profil nutritionnel favorable en sucre, sel, matières grasses, acides gras trans et acides gras saturés. Il s’agit d’éviter qu’une allégation ne masque l’impact nutritionnel globalement négatif d’un aliment. 

Enfin, l’article 10 dudit règlement et la décision 2013/63/UE prévoient que les allégations de santé ne sont autorisées que si certaines informations sont communiquées, notamment la quantité de la denrée alimentaire concernée et le mode de consommation requis pour obtenir l’effet bénéfique allégué. 

Afin que le consommateur accède à un ensemble d’informations lisibles, un nombre de données nutritionnelles exprimées pour 100 g ou 100 ml doivent figurer sur l’étiquette de la denrée (article 7). De même, la quantité du nutriment ou de la substance faisant l’objet d’une allégation devra être mentionnée dans ces mêmes conditions (article 7). 

En France, des vendeurs de pollens frais (apiculteurs ou sociétés) mettent en avant les vertus extraordinaires des pollens. Certains énoncent des profils ou des indications d’usage des pollens (polyfloraux ou monofloraux) en s’appuyant sur des allégations de santé génériques ou fonctionnelles écrites sur leurs étiquettes. D’autres annoncent sur leurs sites internet des allégations de santé sans aucune mention obligatoire ci-dessus développée. Ainsi, peut-on lire sur le site d’un apiculteur l’affirmation sans aucune justification que (le pollen polyfloral) aide à lutter contre la fatigue (…) participe à l’entretien de la peau et de la vision (…) aide à améliorer la mémoire des personnes âgées. Les rédacteurs de ces mots ont des efforts à faire pour donner une information véridique et fiable. 

D’autre part, la quasi-totalité des vendeurs de pollens frais mentionnent des doses quotidiennes moyennes d’une cuillère à soupe chez l’adulte et d’une cuillère à café chez l’enfant. Certains précisent qu’une cuillère à soupe représente 12 à 15 grammes de pollen et une cuillère à café 7 grammes environ. Or, à l’exception de la vitamine B9 ou acide folique, la dose de 15 grammes de pollen par jour est globalement insuffisante pour garantir le minimum de 15 % d’apport journalier recommandé de tout nutriment ou de toute substance nécessaire pour arguer d’une allégation de santé générique ou fonctionnelle (voir tableau). Les apiculteurs et les sociétés de vente de pollen frais sont invités à contrôler et à corriger leur communication pour une information véridique, claire et fiable, et utile. Et ce d’autant plus que conseiller la dose quotidienne de 30 grammes de pollen (2 cuillères à soupe) ouvre la voie à un grand nombre et une grande variété d’allégations de santé reposant sur divers nutriments (voir tableau). 

 

Conclusion  

Une communication juste et sincère à propos des produits de la ruche est la clef de voute de la construction de la relation commerciale de confiance avec la clientèle. Elle témoigne du sérieux et du professionnalisme de l’apiculteur ou du distributeur des produits de la ruche. C’est un moyen de valoriser les produits de la ruche de qualité en respectant le consommateur et une éthique, dans l’intérêt de tous les acteurs. De plus, la prise en compte de cette communication permet d’éviter des relations douloureuses avec la DGCCRF. 

La propolis fait disparaître le Covid 19 en quelques jours. La biologie le confirme ! 

Dr Cristina Aoșan 
Présidente de l’Association Melidava, Roumanie
 

 

L’étude effectuée en été 2020 rapporte le bénéfice curatif de la propolis face à la Covid 19 au travers du suivi par tests biologiques (PCR) d’une série curative comportant 7 malades infectés par la Covid 19, hospitalisés ou confinés à leur domicile, traités par un extrait éthanolique de propolis de Roumanie selon un protocole thérapeutique de 14 jours. 

Le bénéfice prophylactique de la propolis est quant à lui analysé à travers le suivi d’une série prophylaxie composée d’une cohorte de 200 personnes qui ont pris dès le début de la pandémie l’extrait éthanolique de propolis de Roumanie une fois par jour le matin. Si une personne de la cohorte était cas contact d’une personne positive au Covid 19, elle appliquait les dispositions du protocole thérapeutique des patients positifs au Covid 19. 

 

Matériel et Méthodes : 

Le produit utilisé  

# Extrait éthanolique de propolis concentré à 30% seul ou mélangé avec du miel à 10%  

Les protocoles thérapeutiques : 

Le protocole curatif appliqué était : 

# pour les personnes de moins de 90 kg  

– 3 ml trois fois par jour les 3 premiers jours 

– 2 ml deux fois par jour du 4ième au 14ième jour 

# pour les personnes de plus de 90 kg  

– 4 ml trois fois par jour les 3 premiers jours 

– 3 ml deux fois par jour du 4ième au 14ième jour 

Le protocole prophylactique appliqué était : 

# pour les personnes de moins de 90 kg  

– 3 ml le matin tous les jours 

# pour les personnes de plus de 90 kg  

– 4 ml le matin tous les jours 

Les patients : 

La série curative : 

# Quatre patients hospitalisés pour Covid 19, traités sans succès par Azithromycine ou Lopinavir / Ritonavir ont été enrôlés positifs au virus de la Covid 19. 

# Trois patients positifs au virus de la Covid 19 confinés à leur domicile présentaient l’un une perte du goût et de l’odorat et une atteinte de l’état général; les deux autres étaient positifs à la Covid 19 et asymptômatiques. 

La série prophylaxie : 

# Une cohorte composée de 200 personnes saines non infectées.  

 

Résultats : 

La série curative : 

Tous les malades de la série curative sont devenus négatifs à la PCR lors du test effectué au quatrième jour après le début de la prise de propolis. Les tests étaient toujours négatifs au 9ième au 14ième jour  

La série prophylaxie : 

Au terme de la phase d’observation de deux mois, seules 3 personnes ont déclaré une contamination à la Covid 19, bien que de nombreux individus ont été en contact avec des personnes positives à la Covid 19. 

Les symptômes déclarés par ces trois personnes étaient des troubles émotionnels, une diminution de l’odorat et du goût, une toux, une asthénie et un syndrome pseudogrippal. 

Aucun n’a été hospitalisé et la mise en route du protocole curatif a permis une négativation rapide du test PCR. 

 

Discussion : 

L’extrait éthanolique de propolis de Roumanie concentré à 30 % associé ou non à du miel à 10%, selon le protocole proposé, permet une négativation rapide, en 4 jours, de la PCR à la Covid 19 (virus de type Alpha) chez les malades infectés. La durée de contamination est diminuée et la convalescence apparaît plus rapide. 

Pris en prophylaxie, cet extrait semble diminuer la gravité et l’incidence de la maladie. 

Les limites de cette étude, essentiellement observationnelle rétrospective, sont le petit nombre de sujets de la série curative et l’absence de protocole en double aveugle contre placébo dans les deux séries, curative et prophylaxie. 

La qualité et la concentration de l’extrait de propolis sont primordiales pour observer une action positive. 

 

Commentaires de l’AFA :  

Les résultats observés sont en cohérence avec l’étude observationnelle menée en avril 2020 au début de la pandémie de la Covid 19 en France, rapportée dans l’Afanews d’octobre 2020 : 

Propolis brune de peuplier titrée en polyphénol et Covid-19 : Quels intérêts ? 

(Brown poplar propolis titrated in polyphenol and Covid-19 : What interests ?) 

Becker Anne (MD), Cardinault Nicolas (PhD), Nonotte-Varly Claude (MD) 

Publiée dans la Revue Phytothérapie Européenne. 2020. (118) : 19-22.